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La dysplasie de la hanche

Contrairement aux idées reçues, la dysplasie coxo-fémorale (DCF) touche toutes les races de chien du plus petit au plus grand. Cependant, il est vrai que les races grandes à géantes sont les plus touchées et le Cane Corso n’y échappe pas.

Mais alors qu’est-ce que la dysplasie coxo-fémorale ?

Au sens étymologique, le terme dysplasie désigne toutes les lésions résultant d’une anomalie du développement, pendant la période embryonnaire et/ou pendant la croissance, d’un tissu, d’un organe, ou d’une partie du corps (grec: dys - anomalie, platein - construire).
Chez le chien, c’est essentiellement pendant la croissance, sous l’influence de facteurs génétiques surtout (et principalement une laxité articulaire excessive), mais aussi environnementaux, qu’apparaissent des changements pathologiques qui souvent mèneront à une dégénérescence articulaire (arthrose).

La dysplasie en chiffre chez le corso

Pour avoir un petit peu de recul, nous travaillons sur les chiffres de 2020. 

  • Nombre de Cane Corso inscrit au LOF en 2020 : 5055

  • Taux de dépistage : environ 3%

Il y a donc environ 151,65 chiens, que nous nous permettrons d’arrondir à 152 chiens. En effet, 0,65 chien ce n’est pas vraiment pratique …


Donc, en 2020, sur 5055 Cane Corso inscrits au LOF seuls 152 ont été testés officiellement pour la dysplasie de la hanche.

Vous le voyez sur le graphique ci-dessous cela représente une infime partie du cheptel français.

Maintenant prenons cette petite tranche de camembert bleue, et regardons l’état du cheptel, ou plutôt des quelques chiens dépistés.

Il faut savoir que pour le Cane Corso, les titres de champion peuvent être validés jusqu’au grade HD-C soit une dysplasie légère. On considère de même que les chiens HD-A, HD-B, HD-C peuvent être mis à la reproduction sans soucis. On notera que le Pr Genevois, lecteur officiel pour le Cane Corso, recommande de marier un chien HD-C avec un chien HD-A pour limiter la transmission de la dysplasie.

statistique dysplasie cane corso en france

Maladie génétique ou environnementale ?

Les deux, mon capitaine !
La dysplasie de la hanche est une maladie génétique, héréditaire, dont l’expression et la progression sont influencées par des facteurs environnementaux.
De nombreux gènes sont impliqués dans le développement de l’affection, avec un “effet de seuil” : il faut l’addition d’un certain nombre de gènes défavorables pour que la maladie s’exprime.
Cette notion de seuil explique le fait que deux chiens radiologiquement indemnes peuvent avoir des descendants dysplasiques. Chacun des parents peut en effet avoir un certain nombre de gènes défavorables, en nombre insuffisant pour que la maladie s’exprime, mais la répartition des gènes peut donner un descendant pour lequel le seuil au delà duquel la maladie s’exprime est atteint.
Parmi tous ces gènes, qui ne sont pas encore déterminés, il apparaît que l’un est prépondérant, donnant une laxité articulaire excessive, indispensable pour que la maladie se développe.

Quels sont les symptômes ?

Généralement un chien ou chiot dysplasique aura une gêne au moment des déplacements. On verra donc un chien qui choisit la marche ou le galop en saut de lapin pour se déplacer, un chien qui peut rechigner à l’exercice, lorsque le niveau de dysplasie est élevé certain chien sont mêmes boiteux.
La DCF n’est pas forcément douloureuse pour les chiens. Seul un examen avec un vétérinaire spécialiste ainsi qu’une radio dans une position bien précise permet de diagnostiquer une dysplasie et si le chien en souffre ou non.

Quels sont les traitements ?

La DCF n’a pas de traitement à proprement parler. On ne guérit pas de la dysplasie de la hanche. 
Il est tout à fait possible pour un chien de vivre avec une DCF sans traitement et normalement. En effet, une forte musculature peut compenser les défaillances dues à la dysplasie. Il est dans ce cas impossible sans radio de savoir que le chien est dysplasique. Bonne nouvelle n’est-ce pas !
Dans d’autres cas, une prise en charge médicale est nécessaire. Cela peut être via des médicaments, de la rééducation, de la physiothérapie, … Une mise en place globale autour du chien permet à celui-ci d’être soulagé et de bénéficier d’une bonne qualité de vie. 
Enfin, pour certains chiens avec des symptômes très précis, une prise en charge chirurgicale est nécessaire. Nous choisissons ici de ne pas détailler cette partie cela relevant de l’expertise d’un vétérinaire spécialiste.
En tous les cas, une complémentation en acide gras essentiel (oméga 3) et en chondroprotecteur (chondroïtine, glucosamine, …) permet de diminuer la dégradation du cartilage articulaire, de ralentir la progression de l’arthrose tout en aillant un effet anti inflammatoire.

Pourquoi si peu de dépistage ? 

Tous les éleveurs (et encore moins les particuliers) ne pratiquent le dépistage. De plus, ceux qui le font ne demandent pas toujours l’officialisation des résultats. Ces statistiques ne sont tirées que de résultats officiels.
On sait aussi que lorsque les radios reviennent mauvaises (a priori HD-D ou HD-E) celles-ci sont rarement envoyées en officialisation, le propriétaire connaissant le probable issu de la lecture officielle.

Sources

Pour plus de détails sur la transmission génétique de la dysplasie le livre Génétique et Sélection chez le chienpar Bernard Denis contient des chapitres très intéressant sur lesquels se base cet article.

Pour plus de détails sur tous les sujets liés à la DCF lire le dossier technique du Docteur Sébastien Mirkovic disponible ici : http://www.chiensdemontagne.fr/wp-content/uploads/2013/11/Dossier-dysplasie-hanche.pdf

L’article tire aussi ses sources de ce dossier.

Pour les statistiques celles-ci sont tirées du Rapport de Santé 2021 de la SCC, disponible ici : https://www.centrale-canine.fr/sites/default/files/2021-07/Rapport%20santé%202021.pdf

Avec en complément : https://www.centrale-canine.fr/actualites/lof-2020-les-races-de-chiens-preferees-des-francais

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